Dans les couloirs des hôpitaux, au chevet d’un patient ou derrière un bureau de consultation, les mots ont un poids immense. Ils peuvent rassurer, créer un lien, ou au contraire, blesser et creuser un fossé. Dans un contexte de vulnérabilité, comme celui de la maladie, chaque mot compte.
Le pouvoir des mots dans la relation de soin
Le soin n’est pas seulement technique. Il est profondément humain. Bien au-delà des gestes, les mots nourrissent la relation soignant/soigné : ils créent un espace de confiance, d’écoute, et parfois même de guérison intérieure. Un simple “je suis là”, un “vous voulez en parler ?” ou un “ça va aller, on est ensemble” peut avoir un effet thérapeutique réel.
Le patient entend, ressent, et enregistre plus que ce qu’on croit. Dans un moment de stress ou d’attente, la qualité de notre communication devient aussi importante que notre compétence technique.
Les phrases qui blessent (souvent malgré nous)
Même avec les meilleures intentions, certains mots peuvent involontairement blesser :
- “Il faut être fort.”
- “Il y a pire que vous.”
- “On ne peut rien faire de plus.”
- “C’est dans votre tête.”
Ces phrases, banales, peuvent renvoyer le patient à une forme de solitude, ou à l’incompréhension de sa souffrance. Elles traduisent souvent notre propre inconfort face à l’impuissance, ou une maladresse dans la gestion émotionnelle.
Les phrases qui apaisent
À l’inverse, voici des exemples de formulations bienveillantes qui ouvrent un espace de sécurité et de lien :
- “Je vous écoute, prenez votre temps.”
- “C’est normal de ressentir ça.”
- “Qu’est-ce que je peux faire pour vous là, maintenant ?”
- “Je reste avec vous quelques instants.”
L’empathie se traduit dans le ton, la posture, mais surtout dans la qualité de présence.
Céline.