Dans les couloirs des hôpitaux, derrière chaque porte qui s’ouvre et se referme trop vite, une chose est souvent sacrifiée sans bruit : la qualité de la relation soignant-soigné.
Soigner… en courant
La réalité du terrain est implacable. Charge de travail croissante, sous-effectifs, urgences multiples : les soignants n’ont souvent que quelques minutes, parfois quelques secondes, pour interagir avec un patient.
Alors on fait vite. On fait bien, du mieux qu’on peut.
Mais on écourte les mots, on écarte les regards, on zappe l’émotion.
Et pourtant, derrière chaque perfusion, chaque tension artérielle, chaque geste de soin… il y a un humain, qui ne demande souvent qu’un signe de présence vraie.
« Elle est entrée, elle m’a dit bonjour, a vérifié mes constantes et elle est repartie. J’ai même pas eu le temps de lui dire que j’avais peur… »
— Témoignage d’une patiente en chirurgie
Le cœur du soin : la relation
Dans la précipitation, ce qui disparaît, ce n’est pas seulement le confort, c’est l’essence même du soin : la relation.
Le soin n’est pas qu’un acte technique. Il est aussi un acte de reconnaissance, un lien humain, une écoute, une présence.
Et cette qualité de présence, même dans un temps court, peut tout changer :
- apaiser une angoisse,
- redonner confiance,
- éviter une erreur,
- renforcer l’alliance thérapeutique.
Alors, que faire ?
Il ne s’agit pas d’ajouter plus d’heures à nos journées.
Il s’agit de changer la façon d’habiter chaque minute, même brève.
Voici quelques clés simples pour nourrir la relation sans allonger le temps :
- Un regard franc et présent : parfois plus parlant qu’un long discours.
- Nommer l’émotion perçue : “Est ce qu’il y aurait un point que vous voudriez qu’on aborde ensemble ?”
- Utiliser le toucher avec conscience : poser une main peut être un vrai lien.
- Exprimer une intention relationnelle : “Je n’ai que peu de temps, mais je suis vraiment là pour vous pendant ces quelques minutes.”
Se former à une communication brève… mais pleine
Certaines approches comme la PNL, la relation d’aide, ou encore l’écoute active, permettent d’optimiser ces instants de contact. Elles nous apprennent que ce n’est pas la quantité de temps qui compte, mais la qualité de notre présence.
Parce que parfois, une seule phrase, dite avec le cœur, soigne plus qu’un long silence.
À méditer…
“On peut guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours.”
– Ambroise Paré
Céline.